Dans la dernière décennie, la condition physique des joueurs de hockey ne cesse de s’améliorer et permet à ceux-ci d’atteindre les plus hauts standards à un plus jeune âge.
Selon les données du site de la LNH, en 2019-2020, seulement un patineur sur dix avait plus de 32 ans ce qui représente le pourcentage le plus bas de l’histoire de la LNH. La popularité de l’entraînement en résistance pourrait résumer l’évolution de ces tendances chez les joueurs de hockey. La périodisation annuelle et l’utilisation des méthodes d’entraînement doivent être justes et bien ancrées dans le calendrier par les préparateurs physiques pour permettre aux joueurs d’optimiser leurs performances.
Bref, en tant que préparateur physique, l’augmentation de la performance physique chez un athlète est notre mandat prioritaire. Les exigences physiques associées aux tâches des joueurs de hockey sont multiples et demandent plusieurs qualités différentes telles que force, vitesse, puissance, agilité, souplesse et équilibre.
Contrairement à d’autres sports, la période d’entraînement estivale au hockey n’est que de 12 semaines, ce qui laisse aux athlètes une très courte période de temps pendant laquelle ils doivent développer des qualités musculaires optimales en préparation de la prochaine saison.
De plus, le calendrier des déplacements et des parties des équipes de la LNH pendant la saison pose un défi supplémentaire pour les préparateurs physiques, permettant parfois à l’équipe de ne s’entraîner qu’une fois par semaine sans nécessairement avoir recours à un équipement d’entraînement optimal dû aux restrictions du voyagement.
Ceux-ci imposent un stress physiologique continu aux athlètes et laissent peu de temps à la récupération, ce qui peut causer une fatigue et affecter la condition physique. De ce fait, l’étude de Green et al. (2012), a étudié les réponses cellulaires des muscles squelettiques pendant une saison de hockey sur glace et ils ont démontré que les muscles des joueurs s’atrophiaient pendant les saisons, causés par le court laps de temps de récupération entre les parties et les entraînements.
Le déconditionnement semble être une problématique chez les joueurs de hockey et est causé par les pertes partielles ou totales des adaptations induites par l’entraînement en résistance, en réponse à un stimulus d’entraînement insuffisant.
Plusieurs conséquences sont liées au déconditionnement induit par une période d’entraînement en résistance insuffisante durant une saison de hockey, telles que la perte de masse musculaire, le surentraînement, le changement de l’utilisation d’énergie du muscle et les changements adaptatifs dans les systèmes énergétiques.
Les préparateurs physiques doivent donc travailler autour de ces défis pour garder leurs athlètes physiquement prêts pour les exigences de la meilleure ligue de hockey sur la planète, la LNH.
Le hockey, un sport caractérisé par des présences courtes d’une très grande intensité, sollicite un certain nombre de systèmes énergétiques variés et complexes tels que les capacités anaérobique (ex : les sprints sur glace répétés) et la puissance aérobie (ex : la récupération entre les présences sur glace). Il reste que la puissance musculaire est l’un des facteurs les plus importants, puisque les actions exigent une haute vitesse d’exécution et l’athlète doit être en mesure de produire une grande force avec une vitesse de contraction rapide.
De ce fait, les préparateurs physiques doivent insister sur des déterminants physiologiques de la force-vitesse et de tenir compte du taux de développement de la force (RFD) afin d’utiliser des méthodes d’entraînement adaptées aux besoins des joueurs.
REFÉRENCE
Delisle-Houde et al. (2019). Seasonal Changes in Physiological Responses and Body Composition During a Competitive Season in Male and Female Elite Collegiate Ice Hockey Players. Journal of strength and conditioning research, 33(8), 2162-2169
Green et al. (2012). Muscle cellular properties in the ice hockey player: a model for investigating overtraining? Canadian Journal of Physiology and Pharmacology, 90(5), 567-578
Mujika et al. (2000). Detraining: loss of training-induced physiological and performance adaptations. Part I: short term insufficient training stimulus. Sports Medicine, 30(2), 79-87.