Le genou et la pliométrie

La pliométrie est une excellente méthode pour développer la puissance et la vitesse chez les joueurs de hockey. Elle est  cependant trop souvent utilisé et mal appliqué dans les programmes de développement des jeunes joueurs de hockey qui ne sont pas prêt pour ce genre d’exercice.

Les risques de blessures, particulièrement au genou, sont présents et il n’est pas rare que le jeune hockeyeur devra avoir recours à une consultation avec un professionnel de la santé.

Nous vous recommandons l’accès direct à votre physiothérapeute pour une évaluation approfondie. Sachez que si vous passez plutôt voir un médecin, vous risquez d’obtenir un de ces diagnostiques :

 

1- Associé à un événement précis :

Entorse – l’entorse est l’étirement d’un ligament suite à un stress mécanique trop élevé. La douleur est souvent aigüe immédiatement après le trauma et le genou enfle. Les médecins utilisent ce diagnostique de façon général et pourrait vous diagnostiquer une entorse même si ce n’en est pas une.

 

2- Associé à l’apparition de douleur au genou sans raison (la classique « j’ai rien fait ») :

Jumper’s Knee – Douleur au niveau de la rotule ressentie normalement lors d’activités sportives rapides, vigoureuses et énergiques. Correspond aussi à la tendinite qui une inflammation du tendon. La douleur apparaît graduellement avec la surcharge du genou.

Patellofemoral Syndrome – Douleur au devant du genou, parfois peu précis. Souvent en lien avec plusieurs autres facteurs tels qu’un mal alignement de la rotule, une surutilisation ou une surcharge à l’entraînement, débalancement musculaire ou blessures antérieures. Diagnostique souvent trop utilisé, je recommande toujours de passer en physiothérapie pour identifier la raison du problème.

Runner’s knee – irritation de la bandelette iliotibiale à son insertion au genou suite à un stress mécanique élevé (course de longue durée). Apparition graduelle de la douleur. Aussi connu sous Syndrome de la Bandelette.

Maladie Osgood-Schlatter –  Douleur localisée au site d’insertion du tendon rotulien sur le tibia qui nécessite souvent des radiographies pour identifier le développement d’une ossification. Une traction répétée du tendon rotulien au site d’insertion (tibia) occasionne des microfractures d’avulsion. Malheureusement, les médecins émettent facilement ce diagnostique en se basant seulement sur le site de douleur mentionné par le jeune sans avoir nécessairement investigué!

Le Osgood-Schlatter étant considéré comme une « maladie », les parents et jeunes en sortent dévastés croyant que leur jeune ne pourra plus pratiquer le sport qu’il aime tant. Il n’y a rien de grave ! il faut simplement aller consulter un professionnel pour intégrer des exercices d’étirement et réduire les exercices d’impact qui cause la douleur.

 

Quel est le point en commun de ces quelques diagnostiques médicaux ?

Rappelons ici que le genou est probablement la victime d’un mauvais contrôle du mouvement ou de gestion du volume d’entrainement. Une des fonctions principales du genou est sans aucun doute la stabilité de la jambe. Les articulations voisines (la cheville et la hanche) sont responsables en grande partie de la mobilité de la jambe (par la possibilité de bouger dans plusieurs axes).

Si la cheville ou la hanche n’est pas assez mobile (ce qui est souvent le cas chez les joueurs de hockey), le genou devra sacrifier sa stabilité pour aller chercher plus de mobilité et devient plus vulnérable aux risques de blessures.

D’un autre côté, l’équilibre musculaire est primordial au bon fonctionnement de la jambe. Les muscles de la fesse sont en grande partie responsable du bon contrôle de la stabilité du genou en plus du fameux VMO (vastus medialis obliqus), une partie du quadriceps.

En fait, TOUS les muscles de la jambe doivent être efficaces, mais si vous avez des douleurs au genou, il y a de fortes chances que les premiers muscles à rééduquer soient les fessiers et le VMO. Peu importe le diagnostique médical, votre genou ne vaut rien sans un contrôle adéquat des fessiers et du quadriceps.

Finalement, une blessure est difficilement évitable si les muscles ou le corps sont fatigués. Une bonne progression des entraînements doit donc être respecté afin de minimiser les risques de blessure. Par exemple, l’entrainement en pliométrie rend les genoux vulnérables puisque la vitesse d’exécution du mouvement est rapide et le contrôle musculaire et articulaire doit être quasi parfait. C’est pourquoi ce type d’entrainement ne devrait pas être utilisé tôt en phase de préparation générale et devrait être supervisé et exécuté de façon exemplaire vers la fin du programme de développement.

 

Pensez-vous toujours être prêt pour ce genre d’exercices? Voici 6 règles que vous devriez respecter en tout temps.

  1. Sautez le plus haut possible à chaque saut (j’espère que je ne vous apprend rien)
  2. Passez le moins de temps possible en contact avec le sol (sautez le plus rapidement possible)
  3. Ne faites aucun bruit à l’atterrissage. Ne faites pas l’erreur d’arrêter entre chaque saut. Si un athlète arrête après l’atterrissage, le potentiel énergétique élastique se dissipe et l’activité musculaire potentielle disparait. Il faut donc rebondir à chaque saut.
  4. Limitez votre volume d’entrainement. Un entrainement typique devrait inclure entre 75 et 150 sauts. En fait, une étude de 2008 a révélée que les athlètes qui ont un volume d’entrainement en pliométrie faible à modéré ont connu une plus grande amélioration de la vitesse et de la puissance que ceux qui ont un volume d’entrainement en pliométrie élevé.
  5. Assurez-vous d’avoir un temps de repos suffisant entre chaque série. Le temps idéal de récupération est de 3 à 5 fois plus long que la durée de la série.
  6. Ne faites  pas de la pliométrie à tous les jours. Votre corps a besoin de 48 à 72 heures pour se remettre d’un entrainement en pliométrie.

Si toutes ces règles sont respectées, et que le joueur a le feu vert de sa physiothérapeute, le genou est prêt à tout!

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Marie Michelle Rousseau, M.Sc pht et Sébastien Lagrange Ph.D

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